Alors qu’à la catastrophe sanitaire se superpose un renforcement des inégalités, il serait légitime de s’interroger sur l’impact des dépenses militaires… Mais, les quelques interpellations à ce propos sont restées complètement inaudibles. Pourquoi ?
Alors qu’à la catastrophe sanitaire se superpose un renforcement des inégalités, il serait légitime de s’interroger sur l’impact des dépenses militaires… Mais, les quelques interpellations à ce propos sont restées complètement inaudibles. Pourquoi ?
Il reste 1 minute et 40 secondes avant que sonnent les 12 coups de minuit qui, pour les scientifiques du « Bulletin of the Atomic Scientists » de l’université de Chicago, symbolisent l’apocalypse. Cette horloge métaphorique a été mise en place en 1947 pour alerter l’opinion publique face au risque de la guerre nucléaire. Sa mise à jour est faite de manière collégiale et intègre les menaces écologiques et technologiques. La fin de la guerre froide et la signature d’un traité de réduction des armes nucléaires par les États-Unis et l’Union soviétique, l’avaient fait reculer jusqu’à 17 minutes avant minuit. Depuis elle n’a eu de cesse de se rapprocher de l’heure fatidique. En 2018 et 2019, l’aiguille avait été placée à 23h58.
Estimer le montant des fabrications de systèmes d’armement n’est pas plus facile que d’évaluer la paix (cf. notre dernière chronique). C’est pourtant ce à quoi s’attelle depuis plus de quarante ans le Sipri, un institut indépendant basé à Stockholm en Suède. Ses bases de données sur les budgets militaires, les transferts d’armes, l’industrie militaire, servent de références pour les activistes comme pour les chercheu·ses et les médias.
Est-il possible de mesurer la paix et son évolution ? C’est ce à quoi s’essaye l’Institut pour l’économie et la paix avec l’« indice mondial de la paix » (GPI).
Mobilisation citoyenne, dépôt de plainte par des ONG et mise en scène médiatique… Tel est le cocktail gagnant qui a conduit le cargo saoudien à renoncer à prendre livraison au port du Havre de sa cargaison d’armes et de munitions à destination de l’Arabie saoudite… Une victoire dont il faut se réjouir, car c’est la première fois qu’une exportation d’armes est ainsi bloquée et que cette question sort des cercles feutrés du pouvoir !
En mars 2015, une coalition dirigée par l’Arabie saoudite lançait une offensive au Yémen. Quatre ans après, la guerre se poursuit. « Pire crise humanitaire du 21e siècle », elle a fait plus de 60 000 victimes et placé 14 millions de personnes en état d’insécurité alimentaire (1).
Une absente d’importance dans cette colère multiple, disparate, profonde, symbolisée par un gilet jaune : l’armée, la guerre et sa préparation. De même, dans les mobilisations pour le climat et la transition écologique, l’armée n’est guère remise en cause. Alors que cette institution est grande consommatrice des deniers de l’État, de matières premières et d’énergie… Bref, une des causes importantes de la pénurie des moyens et de la dégradation de l’environnement. Malgré tout cela, elle voit son budget augmenter de manière significative, sans que cela suscite débat, ni controverse.