« Je suis ennemie de la guerre parce que féministe » : c’est ce que déclarait l’institutrice Hélène Brion en 1918, alors qu’elle était attaquée pour ses opinions antiguerre.
Depuis un siècle, de nombreuses femmes s’engagent contre la militarisation depuis une perspective féministe. Elles analysent la manière dont l’armée est l’une des matrices du patriarcat, dont les guerres exacerbent les violences de genre.
L’exemple de Trump aux États-Unis est révélateur du lien entre une politique militarisée et belliqueuse, et une haine et une oppression des pauvres, des migrant·es, des femmes, des minorités sexuelles. Si les dominations militariste, nationaliste, capitaliste, raciste, néocoloniale, patriarcale, écocidaire, se renforcent les unes les autres, à l’inverse, lutter contre l’une d’entre elles, c’est aussi affaiblir les autres.
Les initiatives féministes contre la militarisation sont nombreuses. Elles permettent de sortir de la victimisation et elles inspirent la société. Au Royaume-Uni, dans les années 1980, par exemple, ont démarré des occupations féministes de bases militaires nucléaires qui ont duré parfois 20 ans, et qui ont joué un rôle précurseur à la fois des ZAD et de l’écoféminisme.
Alors que nous sommes dans un contexte français et européen de militarisation sans pareil, aux niveaux à la fois industriel, économique, politique et dans les esprits, se mettre à l’école des féministes antiguerre peut nous ouvrir des perspectives, telles que ces conceptions alternatives de la politique de sécurité développées par certaines d’entre elles. Autant d’exemples et de réflexions à découvrir dans ce dossier.

Dossier réalisé avec le soutien de la Métropole du Grand Lyon