
crédit image : jOuflette
La Sécurité sociale de l’alimentation constitue une porte d’entrée pour le droit à l’alimentation (1). Mais elle n’est pas la seule. Bien d’autres initiatives incarnent des brèches désirables dans un système agroalimentaire insoutenable. Dans le Vaucluse, Commune ferme, association de maraîchage pour toutes et tous, cultive la réciprocité plutôt que la charité. À Paris, la Cantine des Pyrénées, autogérée et sans salarié·es, a supprimé les catégories « bénévoles » versus « bénéficiaires ». Près de Dijon, un marché bio dans un quartier populaire recherche la façon la plus équitable de fixer les prix pour ses légumes autoproduits. Autant de « déjà-là », à reproduire, collectivement et sans modération, à côté de chez soi.
Leur point commun ? Au-delà de l’indispensable émancipation des personnes concernées, qui se chargent elles-mêmes d’infléchir le monde qui les entoure, nous retrouvons une réflexion sur la valeur et le prix, avec des réponses à chaque fois différentes mais non conventionnelles et surtout non commerciales : gratuité, prix libre, prix juste.
On retrouve cette réflexion sur le prix dans l’étude L’Injuste prix de notre alimentation, qui intègre autant la détresse du monde paysan ou les maladies causées par la malbouffe que le scandale de la précarité alimentaire et la destruction du vivant. Parmi ses revendications ? Là aussi, l’accès à un droit pourtant inaliénable : celui de pouvoir manger bien, assez et dignement.