Après-guerre, gros propriétaires et gouvernement se lancent dans le remembrement des terres agricoles. Il s’agit d’agrandir les parcelles et les voies de circulation pour développer une agriculture plus intensive. Mais évidemment, cela se fait au détriment des petits paysans et les révoltes sont nombreuses et vont durer jusque dans les années 1970 (des compagnies de CRS stationnent dans les villages pendant parfois plusieurs années). Si au départ, les ingénieurs agronomes (dont René Dumont) soutiennent le remembrement, ils vont progressivement devenir critiques : la destruction des haies entraîne la disparition des oiseaux, d’où la multiplication des insectes parasites et donc le recours aux pesticides. L’arasement des buttes, le redressement des cours d’eau et le manque de couvert végétal entraînent l’érosion des sols et donc le recours aux engrais. Les rendements ont augmenté, mais les frais aussi, les paysans ne peuvent pas suivre, c’est l’exode rural et les suicides. Inès Léraud a recueilli de nombreux témoignages et remet ainsi en avant la lutte contre l’industrialisation de l’agriculture, toujours d’actualité. Passionnant. FV.
