Silence a toujours refusé de limiter l’écologie au seul environnementalisme.
Dès ses premiers numéros, la revue a eu à cœur de faire se croiser différents milieux militants engagés pour un monde plus vivable. De décloisonner les mondes de l’agroécologie, de la non-violence, de la lutte antinucléaire, du féminisme, de l’éducation alternative, de la critique du colonialisme, de l’écoconstruction, etc. Elle a mis en avant les approches de l’écoféminisme et de l’écologie sociale.
L’écologie que nous portons n’entretient pas seulement des rapports de bon voisinage avec d’autres luttes (féministes, syndicalistes, décoloniales, lgbtqi+, des quartiers populaires,...), mais elle se mélange avec elles. Et en se mélangeant, elle se transforme. Elle n’est plus la même.
En se frottant et en s’entremêlant à d’autres perspectives, à d’autres combats, elle est forcée d’ouvrir les yeux sur certains de ses biais (de genre, de classe ou de race par exemple), sur les formes d’oppression qu’elle perpétue en son sein, et de chercher à y mettre fin.
Ce lien entre les luttes permet aussi de les radicaliser et de les politiser. Il évite de nourrir une oppression en voulant lutter contre une autre.
Cet automne, Silence publie un nouveau livre, Danse avec les luttes. Élargir les frontières de l’écologie. Cette anthologie de textes parus ces dix dernières années met en avant cette approche décloisonnée de l’écologie (voir sa présentation page 9).
Dans ce dossier, vous trouverez trois articles qui illustrent et nourrissent cette perspective : un reportage inspirant dans une communauté agricole féministe et afro-écologiste au Brésil, un entretien avec le collectif écoféministe et queer Voix Déterres, et le récit des coopérations entre écologistes et syndicalistes dans le territoire de la Creuse au sein de l’Alliance écologique et sociale.