Il y aurait d’un côté les écolos friqué·es, qui auraient les moyens de construire ou de se faire construire de belles maisons écolos, bioclimatiques, à énergie positive, etc., ou encore de vivre dans un écoquartier flambant neuf.
De l’autre côté du spectre social, les plus précaires dans notre société ont des habitats - et des modes de vie - qui polluent peu (squats, caravanes, logements de fortune,...). Mais les qualifier d’« écolos » serait cynique, car il s’agit souvent d’une situation subie et peu enviable, liée à un manque du minimum nécessaire pour subvenir à ses besoins en chauffage, en isolation, etc.
Entre les deux, il y a « les autres », celles et ceux qui disposent du nécessaire pour vivre décemment mais ne peuvent pas se payer un logement écologiquement exemplaire, et qui seraient condamné·es à vivre dans des immeubles ou des maisons classiques mal isolées, etc.
Dans ce dossier, nous avons voulu creuser sous la surface, et explorer quelques lieux où des démarches volontaires permettent de lier, davantage qu’ailleurs, le social et l’écologique en matière d’habitat. À Emmaüs Lescar-Pau, chez les Babayagas et au Chênelet, des brèches ont été ouvertes pour que des personnes modestes ou précaires puissent vivre dans un cadre à la fois écolo et désirable. Nous interrogeons également les potentialités de l’éco-auto-construction et de l’habitat participatif à rendre accessible des logements écologiques aux poches les moins garnies.
Pas encore de panacée pour tou·tes, mais de vraies brèches inspirantes à approfondir pour que le logement écolo ne soit pas seulement pour les riches.