Aux quatre coins de la France, des jardins ouvriers urbains sont menacés par des projets de construction, des lieux autogérés risquent d’être remplacés par du béton, des quartiers populaires sont la cible d’aménageurs. Les voyag·euses sont relégué·es dans des aires polluées à la périphérie des villes, les migrant·es sont expulsé·es. La transformation des espaces est source de profits, le droit de propriété prime sur le droit au logement, la valeur d’échange s’oppose à la valeur d’usage. L’espace public est la plupart du temps conçu par et pour des hommes valides. Le livre décline aussi un abécédaire de la novlangue utilisée par les urbanistes, d’« acceptabilité sociale » à « zone de rencontre » en passant par « compétitivité », « développement durable » et « gouvernance ». L’entreprise Amazon concentre toutes les inégalités de la logistique, la voiture nous rend dépendant∙es depuis ses débuts. Comment lutter ? Il est impératif de ne pas céder à l’urgence imposée par les décideu∙ses. Cet ouvrage présente différentes formes d’initiatives, qui peuvent s’articuler entre elles et divergent selon la population concernée : utilisation de l’outil juridique, ateliers populaires d’urbanisme, syndicats de locataires, rassemblements, squats. Les autr·ices prennent des exemples à l’étranger, tant en Uruguay (réussite des coopératives d’habitat) qu’à Bruxelles, tant en Catalogne qu’à Madrid (municipalisme réformiste et communalisme libertaire). Partout, l’apprentissage en commun et l’action collective favorisent les victoires. CC
Éd. Les étaques, 2023, 380 p., 20 €.