Depuis 3 ans, les industriels de l’électricité se sont détournés des toitures ou terrains déjà artificialisés pour se ruer sur les terres agricoles.(1) Adoptée en mars 2023, la loi d’accélération des énergies renouvelables a encore légitimé et encouragé le déploiement de panneaux métalliques sur des terres nourricières.
Le principe de « l’agrivoltaïsme » peut paraître séduisant - produire de l’électricité avec des panneaux en hauteur dans des champs, et maintenir une activité agricole en dessous. Mais la réalité des conséquences sur l’agriculture et nos milieux de vie le sont beaucoup moins. Ces projets industriels créent une compétition complètement inégale entre production énergétique et alimentaire (2), ce qui met en lumière la situation très fragile de l’agriculture en France. Face à ce phénomène actuellement en plein essor, La Confédération paysanne défend une autonomie paysanne, qui permette à tout·es agricult·rices de vivre dignement de leur travail, sans avoir à se transformer en product·rices d’électricité pour assurer ses fins de mois.
Informer sur les dérives des énergies renouvelables prises dans des logiques de marché, c’est rejeter les fausses solutions, le mythe d’un capitalisme vert et la vision d’une transition écologique allant vers une société ultra-connectée. C’est aussi refuser de se voiler la face et reconnaître la nécessité d’une transformation radicale de notre société et de notre manière d’habiter la terre.
Pour aller plus loin :
Voir notre précédent dossier : « La méthanisation, le gaz qui n’a rien de bio », Silence, n°508, mars 2022.
(1) Christian Dupraz, inventeur de terme agrivoltaïsme, appelle à l’installation de panneaux solaires sur... 500 000 hectares de terres agricoles ! (2) La location des terres pour une installation photovoltaïque rapport au minimum 1 500 euros par hectare et par an, alors que les baux ruraux sont généralement plafonnés à 150 euros par hectare et par an.
