Le célèbre philosophe allemand Günther Anders déconstruit l’héroïsme lié à la conquête spatiale dans ce livre écrit pendant la période marquée par les premiers pas sur la Lune. Plus qu’un pamphlet, cet essai se base sur des remarques tirées de l’observation de l’actualité qui ne manquent pas d’humour ni de mordant, donnant lieu à des divagations sur l’asservissement de l’humain à la machine, et plus largement à la société productiviste du travail. L’envoi des premiers hommes dans l’espace apparaît alors non comme un exploit, mais comme un signe du géocentrisme des États et comme une preuve d’aboutissement de ce que l’auteur appelle la terreur douce : ce dévouement humain à la mécanique, qu’elle soit capitaliste, technologique ou médiatique.
Ed. Héros-limite, (1970) 2022, 219 p., 24€.
Vue de la Lune, réflexions sur les vols spatiaux de Günther Anders
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