La moitié des particules fines qu’émet une voiture ne provient pas du carburant mais de l’usure des pièces mécaniques, du freinage, du frottement des pneus sur la route. Passer à l’électrique ne changera donc rien à cette forme de pollution. L’auteur, ingénieur dans le domaine automobile, montre que toute mobilité pollue, qu’elle qu’elle soit. Et la pollution des engins qui consomment l’air (« airvore » comme carnivore ou herbivore) inquiète depuis longtemps. Laurant Cataignède retrace l’histoire des moyens de transport et de la lutte contre la pollution qui l’accompagne. Il montre que les promoteurs des véhicules ont toujours su contourner les lois, que les discours sont rarement suivi de pratiques et que l’effet rebond annule les progrès techniques. Il se lance alors dans une série de propositions avec le souci de ne pas pénaliser les plus démuni·es et conclut lui-même que ces mesures « apparaîtront assurément trop modérées aux écologistes avertis et intransigeants ou irréalistes et bien utopiques au citoyen occidental habitué au confort » (p.355). Ce livre a l’avantage de poser les bonnes questions, même si de nombreuses réponses restent à trouver.
Ed. Ecosociété, préface de Philippe Bihouix, 2022, 424 p. 25 €
Airvore ou le mythe des transports propres de Laurent Castaignède
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