La richesse de cet ouvrage est telle qu’on ne sait comment le présenter en quelques mots. Il faudrait résumer ses explications sur la disparition des frênes, victimes des transports massifs de l’horticulture ; parler des céréales qui depuis 10 000 ans domestiquent les civilisations humaines ; évoquer le rôle des champignons appelés « Matsutakes » qui assurent le maintien des forêts de conifères et de feuillus. Il faudrait rapporter les effets des interactions favorables ou délétères que se livrent entre elles plantes et espèces animales (dont l’espèce humaine). Comparer les milieux de l’ère de l’Holocène et de l’Anthropocène. C’est précisément à cet enchevêtrement de causes et d’effets que travaille l’autrice, qui arrive à la conclusion que la mondialisation des maladies résulte de la manière désinvolte dont le capitalisme traite le vivant.
Trad. Marin Schaffner, préface Isabelle Stengers, éd. Wildproject/inédit, 2022, 120 p., 12 €
Proliférations de Anna L. Tsing
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