Activités des plus polluantes dans un contexte où la « transition écologique » est continuellement invoquée, le tourisme et sa complice l’aviation bénéficient pourtant d’un soutien inconditionnel des institutions, des mondes économique et culturel, ainsi que de certaines forces sociales et environnementalistes. Car qui serait prêt à se défaire de la première industrie mondiale et à renoncer à l’hypermobilité ?
Né avec le capitalisme industriel, le tourisme a pris un essor fulgurant dans les années 1950. Dans un monde de production et de consommation de masse, il s’est imposé de manière évidente, et a contribué à élargir la sphère marchande à de nombreux domaines tout en s’intégrant complètement au quotidien. Ce processus de touristification tous azimuts participe de la mise en production du monde. Manager des territoires pour les rendre plus attractifs que d’autres fait des ravages : émissions de gaz à effets de serre et nombreux dégâts environnementaux, artificialisation de la nature, surfréquentation, altération des rapports humains, folklorisation, construction de grands projets inutiles, hausse des prix de l’immobilier, etc.
Contre ce tourisme dévastateur, considéré comme un pilier de la croissance, la critique, portée notamment par ce livre, ne peut que s’en prendre plus globalement à l’économie marchande, au puissant imaginaire qu’elle véhicule et aux modes de vie qu’elle induit. JP
Éd. L’échappée, 2022, 208 p., 17 €
Désastres touristiques - Effets politiques, sociaux et environnementaux d’une industrie dévorante de Henri Mora
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