Duzan Kazic, anthropologue, est allé à la rencontre de paysan·nes qui vivent avec les plantes. Il étudie comment humain et non-humain se co-domestiquent. Il essaie de montrer, avec de nombreuses belles histoires, que ces démarches « amoureuses » n’ont pas grand-chose à voir avec la « production » dont nous saoûle l’économie. Si le modèle dominant essaie d’imposer ses « exploitations agricoles », ses « rendements », ici les plantes ne produisent pas, elles poussent. Les paysan·nes ne « produisent » pas, ils cultivent, accompagnent, échangent, aident, aiment… L’auteur montre qu’une autre approche de nos relations aux plantes est possible et que cela permet de voir le monde autrement que comme « des ressources ». Il met en garde contre le terme de « décroissance » qui nous enferme dans le champ économique et contre le terme de « nature » qui suppose que l’humain n’en fait pas partie. Il rejoint ici la pensée de Pierre Clastres qui s’est élevé en son temps contre notre volonté de dominer une nature qui ne serait pas la nôtre. De beaux récits pour de saines réflexions. MB
Éd. Les Empêcheurs de tourner en rond, 2022, 390 p., 22 €
Quand les plantes n’en font qu’à leur tête de Duzan Kazic
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