Aya grandit avec sa mère et son petit frère sur l’île de Lahou (Côte d’Ivoire). Elle aime cueillir des noix de coco et dormir sur le sable. La tête droite et le regard rieur, l’adolescente proclame qu’elle ne partira jamais d’ici. Pourtant la presqu’île où elle vit chichement est peu à peu rongée par l’océan, poussant ses habitant·es à migrer vers la capitale. Outre nous livrer des images paradisiaques, ce film fait puissamment appel à nos sens : la texture du sable, le goût du sel, l’eau des averses et la mer omniprésente, bouillonnante. La nuit, rêve et réalité se fondent dans des clairs-obscurs. Insouciance, peur et colère s’expriment à travers les paroles succinctes glanées sur le vif dans ce village en sursis climatique qui survit grâce à la solidarité entre ses habitant·es. La tragédie ne fait pas l’objet de palabres. Nous faisons corps avec ce monde tellement différent du nôtre et tellement humain.
Documentaire-fiction, France / Belgique, distrib. La 25e heure, 2021, 90 min.
Aya de Simon Coulibaly Gillard
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