Dans le pays imaginaire d’Égalie, les rapports de genre sont inversés. Les femmes concentrent tous les postes de pouvoir tandis que les hommes sont cantonnés aux tâches domestiques et éducatives. Ils passent des heures à shampouiner leur barbe et à lui attacher des fanfreluches, portent des porte-verges, vivent la honte de ne pas avoir de règles, etc. L’intérêt de ce roman paru en Norvège dans les années 1970 et qui vient juste d’être traduit en français, est qu’il décortique dans les moindres détails le système sexiste, en le retournant astucieusement pour mettre en relief ses coutures, non sans humour. La description de cette société renversée prend parfois le pas sur l’intrigue. On y suit l’histoire d’un garçon, Petronius, qui voudrait s’émanciper. Un bon récit d’hétérotopie féministe, qui fut à l’époque un succès mondial - sauf en France.
Traduction Jean-Baptiste Coursaud, éd. Zulma, 2022, 384 p., 22 €.
Les Filles d’Égalie de Gerd Brantenberg
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