L’aide alimentaire permet de mettre ses bénéficiaires « à l’abri de la faim », mais dans des conditions souvent indignes et en les condamnant à la malbouffe. Elle permet aussi aux grandes surfaces d’écouler leurs invendus, en bénéficiant de réductions fiscales pour cela, tout en se donnant une image de philanthropes. Un système pervers lie donc deux problèmes distincts : le gaspillage alimentaire d’une part et la grande pauvreté d’autre part.
Pour en sortir, le projet d’une Sécurité Sociale de l’alimentation s’inspire des principes de la Sécu à ses débuts. Elle postule un droit à l’alimentation défini comme la possibilité pour tout le monde de se nourrir soi-même dans la dignité. Concrètement, de même que tout le monde (ou presque) possède une Carte Vitale pour assurer sa santé, tout le monde posséderait une carte d’alimentation ouvrant droit à 150 euros par mois. Les financements proviendraient de cotisations (« chacun selon ses moyens ») et seraient gérés par des caisses dirigées démocratiquement par des citoyen·nes. Un projet encore largement utopique mais inspirant, bien présenté, de même que l’histoire de la Sécu, par ce petit livre qui alterne BD et textes classiques. On le lit d’une traite et on le referme avec les idées claires. DG
ISF Agrista, 2021, 72 p., 2 €
Encore des patates !? Pour une Sécurité Sociale de l’Alimentation de Mathieu Dalmais et Louise Seconda
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