Alors que le surgénérateur de Malville a été mis en route en 1986, la revue Superfolix décide de s’arrêter et d’apporter son soutien économique à Silence. Les numéros font maintenant 28 pages, soit une dizaine d’articles par numéro. sous le titre Vécu, chaque numéro présente une expérience alternative.
Le n°88 présente le premier gros article féministe : une liste de femmes à Hambourg a fait plus de 10 % des voix et remporte 13 sièges au parlement régional.
Dans le n°90, Ibrahim Carbonare commence une rubrique Insecticide qui, mois après mois, dénonce les pratiques de groupes sectaires. L’occasion de revenir sur Ecoovie, les « Indiens » présentés dans le numéro 37.
L’année 1987 est marqué par la décision du gouvernement de chercher un site d’enfouissement des déchets nucléaires. Des manifestations, voire des révoltes éclatent un peu partout, que Silence relaie.
À partir du n°91, un nouveau dessinateur va faire couvertures et nombre de dessins intérieurs pendant plusieurs années : Altho, domicilié en Bretagne. Il est aussi l’un des dessinateurs de la revue Alternatives Non-violentes. Dans ce numéro, pour la première fois un article parle de l’espéranto. Il y a aussi un horoscope délirant qui pour chaque signe conclut qu’il faut s’abonner à la revue.
Le premier livre
Cette année-là, Silence publie son premier livre : Le soleil à votre table en grande partie financé par son auteur, Roger Bernard. Un livre qui explique l’intérêt de la cuisson solaire. Tiré à 2000 exemplaires, les trois quarts seront vendus… avant d’être repris sous une autre forme avec les éditions Jouvence.
Dans le n°93 commence une rubrique santé, signée Cathélène, en fait Catherine et Hélène, impliquées dans le Réseau-Santé, une association voisine de nos locaux où des patient·es se prennent en main et lient santé et questions sociales. Autant la Maison de l’écologie et Silence sont alors "masculin", autant le Réseau Santé est "féminin" : le rapprochement des deux va nous être très bénéfique.
Dérision
La dernière page du n°94-95 est une publicité payante : pour l’AFME, ancien nom de l’ADEME. Le numéro d’été est précisément sur la maîtrise de l’énergie. La publicité prend plus de place, mais essentiellement pour des échanges avec des fêtes et des salons écolos contre un stand gratuit et avec d’autres revues.
Dans le n°96, l’ours change : au lieu d’aligner les noms, des fonctions sont précisées, mais avec pas mal de dérision. Au fil des mois, chaque ours est construit sur un thème : le cinéma, la religion, le cirque… À partir du n°97, un feuilleton décalé amène de la dérision dans les pages de la revue.
La révolte gronde en Nouvelle-Calédonie après un référendum sur l’indépendance fait dans des conditions qui ne pouvaient que déboucher sur un refus de celle-ci. Plusieurs articles dans la revue, accompagnent la naissance de comités de soutien aux Kanak. En mai 1988, une prise d’otage dégénère (25 mort·es), des leaders sont assassiné·es. Silence participe à la contre-information. MB