Livre du mois Essais

Cause animale, luttes sociales de Roméo Bondon et Elias Boisjean

Danièle Garet

Louise Michel, Élysée Reclus, Léon Tolstoï, Marie Huot ou Ernest Cœurderoy sont les auteurs et autrices de cette anthologie de textes précurseurs de la cause animale et d’origine anarchiste ou libertaire. Le premier mérite de l’ouvrage consiste ainsi à mettre en lumière cette filiation politique, tout en offrant des écrits souvent frappants. Par exemple la réponse de Louis Rimbault (1877-1949) à l’objection éculée du « cri de la carotte » ou le plaidoyer de Charles Gide (1847-1932) pour « une classe de travailleurs oubliés », les animaux. Le deuxième mérite réside dans une introduction qui s’attaque à l’une des critiques les plus récurrentes adressées à l’animalisme : sa supposée complaisance envers le capitalisme. Or, si elle existe en effet au sein d’une partie de la mouvance (par ailleurs très hétérogène), elle est loin d’être générale. De son côté, l’écologie tout entière et l’ensemble des mouvements progressistes sont récupérés par le capitalisme vert. Le temps est donc venu de s’arracher ensemble au libéralisme, de dépasser les divergences plutôt que de les perpétuer. Un appel qui tombe à pic à l’heure où les militant·es animalistes sont de plus en plus criminalisées.
DG 
Éd. Le Passager clandestin, 2021, 235 p., 18 €

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