Après la Seconde Guerre mondiale, la crainte d’une guerre avec la bombe atomique fait que de nombreuses personnes se mobilisent pour la paix. Parmi celles-ci, Garry Davis, un jeune étasunien venu en Europe pour aider à la reconstruction, renonce à sa nationalité et se déclare « citoyen du monde ». Après quelques coups médiatiques, il provoque un enthousiasme chez des milliers de personnes qui demandent une réforme de l’ONU afin que celle-ci soit issue du peuple et non des États. Des meetings succèdent à des actions. Mais ce mouvement de bonne volonté est hétérogène et deux ans après ses débuts s’éparpille au moment du début de la guerre en Corée. Les Citoyens du Monde existent toujours aujourd’hui, mais avec une présence médiatique quasi-inaudible. Michel Auvray retrace cette effervescence et ses limites à travers un récit qui pourrait faire réfléchir les nombreux mouvements contemporains tout aussi vite médiatisés puis oubliés.
Éd. Imago, 2020, 340 p., 24 €