“Tout est exact, mais rien n’est vrai”. L’autrice circonscrit le mythe de l’objectivité, interroge la notion “d’intime conviction” qui a donné lieu à nombre d’erreurs judiciaires, décortique les mensonges politiques. En 2003, Georges Bush, ne pouvant pas avouer ses projets de recomposition géopolitique du Proche-Orient, fait annoncer par Colin Powell au Conseil de sécurité des Nations unies que Saddam Hussein possède l’arme de destruction massive. Comme preuve, le secrétaire d’État américain agite une petite fiole du soi-disant poison. Surprise ! Le leurre fonctionne. Dans un accord parfait, tous les médias étasuniens relayent l’opération et de nombreux pays s’engagent dans la guerre contre l’Irak. Le mensonge néo-libéral engendre le mensonge populiste, son corollaire. Qui détient la réalité ? La vérité n’est pas le contraire du mensonge. Vive le dissensus ! Passionnant !
Éd. Lux, 2021, 224 p., 14 €