La première édition du Front de Mai
Ce local situé à Bagnolet, à la lisière d’un parc, est le premier lieu physique du syndicat Front de Mères. Il permet à l’organisation de lancer la première édition du Front de Mai, un mois complet où la thématique et les enjeux des mères comme sujet politique se déploient. Durant tout ce mois de mai, de multiples ateliers ont été organisés : luttes contre les violences sexuelles à l’encontre des enfants, contre les risques industriels, sur les bienfaits de l’allaitement, ou encore pique-niques végétariens. Ces événements se sont déroulés partout en France, mais aussi à l’international, à Rome ou encore Bruxelles. Le mois a été ponctué par des #MercredisDuFrontDeMai sur les réseaux sociaux, pour permettre au plus grand nombre de participer. Le Front de Mai se clôture par un « braquage de la fête des mères », pour politiser cet événement, et se réapproprier cette figure dévoyée par la création de cette fête pétainiste. Au sein des luttes d’émancipation féministes, antiracistes ou écologistes, la figure de la mère ou la découverte de la parentalité est un moment de prise en compte de la responsabilité collective, et constitue un cadre favorable à l’action politique.
La victoire de Plogoff à l’honneur
À l’occasion du Front de Mai, et dans le cadre de la fête officielle de départ, les membres du Front de Mères ont contacté les militant·es antinucléaires de Plogoff (1). Le 15 mai, la lutte de Plogoff a été mise à l’honneur avec une discussion entre ces militant·es historiques et les nouveaux et nouvelles occupant·es de Verdragon. Ce temps de partage a été suivi de la projection d’un film documentaire qui retrace cette lutte antinucléaire des années 1970-1980. La présence de ces militant·es victorieu·ses dans le cadre de l’inauguration de ce nouveau lieu est une façon pour les organisations écologistes de commencer à investir la Maison de l’écologie populaire, avec comme objectif la victoire de chacune des luttes qu’ils et elles portent, comme ce fut le cas de celle de Plogoff. Les militant·es du Front de Mères souhaitent poursuivre cette connexion en se rendant à leur tour à Plogoff à l’été 2021. Ces dynamiques à l’initiative du Front de Mères démontrent comment, depuis les quartiers populaires, le syndicat travaille à construire des ponts entre les luttes, entre les générations et entre les territoires, pour construire une société plus juste.
Renda Belmallem
(1) Entre 1975 et 1981, les opposant⋅es à la centrale nucléaire à Plogoff, dans le Finistère, s’organisent et luttent jusqu’à l’abandon du projet. Près des deux tiers des habitant⋅s de Plogoff se sont mobilisé⋅es. Des femmes de tous âges sont en première ligne sur les barricades. Le jour, debout face aux gendarmes mobiles elles ont fait craquer psychologiquement nombre de gendarmes, loin d’être habitués à être pris à partie par des femmes de trente à soixante-dix ans. Les 24 et 25 mai, 100 000 personnes participent à la fête de la baie des Trépassés à Plogoff. Élu président de la République, le socialiste François Mitterrand abandonne le projet.
Maison de l’écologie populaire, 14 rue de l’Épine Prolongée, 93170 Bagnolet
Ressources complémentaires
- • Le site du Front de Mères : www.front2meres.org/
- • Le livre de Fatima Ouassak, co-fondatrice du Front de Mères : La puissance des mères (Éd. La Découverte, 2020)
- • L’appel du Front de Mai : « Le Front de mères organise un Front de mai », sur https://blogs.mediapart.fr.
- • Plogoff, Des pierres contre des fusils (1980) de Nicole Le Garrec.
- • Plogoff, mon amour. Mémoire d’une lutte (2019) de Laure-Dominique Agniel.
