Numéro 501 - juillet 2021
Décoloniser l’écologie
« L’écocide fait partie du génocide qui s’est mené envers nous pendant 5 siècles », explique l’activiste indigène de l’Amazonie brésilienne Daiara Tukano. Aujourd’hui cette situation se poursuit : l’exploitation des écosystèmes va de paire avec les rapports de domination néocoloniaux, du coltan congolais aux palmiers à huile en Papouasie. Au sein de nos sociétés, la couleur de peau, la nationalité d’origine, etc., sont également liées à des inégalités environnementales.
C’est l’écologie elle-même qui vient renforcer ces dominations coloniales, lorsque les méga-projets d’énergies renouvelables, de reforestation pour la compensation carbon, etc., se font au détriment des peuples qui vivent sur place en les expulsant ou en les soumettant à une répression violente.
Une écologie qui ne serait pas explicitement décoloniale et antiraciste dans ses analyses et dans ses objectifs, risque fort d’être porteuse sans le vouloir de dynamiques coloniales et racistes. C’est pourquoi il nous semble nécessaire rendre cette réflexion centrale dans nos cercles et nos mouvements.