Dans un futur proche, nous vivrons dans un monde hyperconnecté. Après avoir vendu son entreprise, Fin (abréviation de Delphine) se retrouve déconnectée. Commence une course poursuite pour retrouver son identité virtuelle. L’histoire est surtout originale par sa mise en dessin. Là, c’est extraordinaire. La dessinatrice Ana Mill n’hésite pas à superposer ce qui est réalité et virtuel, cachant les dialogues du réseau dans le dessin (même les bulles de textes se superposent d’où parfois bien des difficultés à lire, mais cela fait partie de l’histoire). Elle alterne noir et blanc (vie réelle) et couleurs (vie virtuelle), multiplie les codes graphiques, passe de cases minuscules à des doubles pages flaschis. Et quand vous découvrirez ce qu’elle a inventé, vous comprendrez le pourquoi de cette lutte dans le monde du numérique. Difficile à lire donc, mais un régal pour les yeux.
Éd. Delcourt, 2020, 256 p., 28 €