En parallèle, le processus de concentration de l’édition suit le même parcours que l’industrialisation dans d’autres secteurs et quelques grands groupes se partagent une large part du marché de livre, "un secteur économique dont la production pèse près de quatre milliards d’euros en France et est relativement protégée, par la langue et le prix fixe du livre" (2). Ce marché s’accompagne d’une surproduction permanente de 25 % en moyenne… autant d’ouvrages qui finissent jetés avant même d’avoir été lus.
Ce n’est que récemment qu’on a enclenché la réflexion sur l’impact environnemental de la chaîne de production du livre, alors que les sujets écologiques commençaient à prendre de la place dans la production littéraire et sur les rayons des librairies.
De la production de papier à la mise en vente d’un objet, du chemin parcouru pour la fabrication d’un ouvrage à sa vie après avoir été lu, le livre peut-il être écologique ? Alors que le numérique envahit chaque recoin de notre existence, comment défendre la production sur papier ?
Face à un premier constat peu réjouissant, des pistes émergent pourtant pour penser différemment la chaîne du livre : production plus écolo mais aussi réflexions sur le contenu produit et sur les multiples vies possibles d’un livre. Ce dossier se propose dans un même élan de dresser le bilan des impacts écologiques de l’édition et des alternatives pour penser le livre papier de demain.
Martha Gilson
(1) “Le confinement n’a rien changé à nos problèmes”, Association pour l’écologie du livre, 11 mai 2020, https://www.actualitte.com
(2) Vers une économie plus circulaire dans le livre ?, Julien Tavernier, Lisa King, Juliette Kacprzak, Daniel Vallauri, rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) 2019