Le passage de la photo argentique à la photo numérique est-il une simple évolution technique ? Que non !, répond l’auteur qui montre avec pertinence tous les changements que cela accompagne. Si la photo argentique, arrivant après le dessin et la sculpture, a marqué le passage à l’ère industrielle, la photo numérique, elle accompagne le passage à une société d’interconnexion et de contrôle mondialisé, une ère de l’individualisme où nous sommes avant tout des consommat·rices potentiel·les. La photo par smartphone, les réseaux sociaux, tout cela est entièrement contrôlé et récupéré. Savez-vous qu’en postant une photo sur Instagram, vous lui en donnez la totale propriété ? C’est indiqué dans les conditions d’utilisation que personne ne lit. De même Facebook vous incite à partager vos photos… pour mieux connaître vos relations. Mais bien difficile aujourd’hui d’échapper à cela, car le propre de ces techniques est d’être extrêmement addictives. Derrière le passage au numérique, se trouveun changement de société où le pouvoir n’est plus dans les États, mais dans les multinationales. Pas toujours facile à lire, mais hautement instructif.
Éd. L’Échappée, 2020, 224 p., 17 €