Yoko Tawada, poétesse japonaise, vit en Allemagne. Delphine Parodi, photographe française, vit au Japon. Toutes deux travaillent depuis des années sur les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Comment peut-on vivre avec la présence de la radioactivité ? L’ouvrage alterne de courts poèmes et des doubles pages avec à gauche à chaque fois un portrait, à droite un paysage. La photo permet de voir, la poésie de penser. L’ensemble donne une impression paradoxale de douceur alors que la souffrance est partout. Des cris silencieux alors que beaucoup de familles, dix ans après, savent qu’elles ne pourront jamais retourner chez elles, que d’autres vivent à proximité avec des taux de radioactivité trop élevés. Les échanges entre poésie et photo fonctionnent bien, même si j’ai trouvé les poèmes plus bouleversants que les photos.
Ouvrage en japonais, français, allemand et anglais, éd. Le Bec en l’air, 2020, 120 p., 29 €