En 2046 est franchie une étape décisive dans la recherche sur l’intelligence artificielle. Deux robots, Carbone et Silicium sont créés, dotés de sentiments. Au départ, ils sont liés à un énorme disque dur qui limite leurs déplacements, mais arrive un moment où leur mémoire tient dans une simple valise. Un premier voyage est organisé et Silicium, le robot masculin, en profite pour s’échapper. Problème : leur durée de vie a été programmée pour ne durer que quinze ans. Mais il existe des moyens de passer outre. L’histoire se poursuit donc longtemps, les robots devenant de plus en plus performants dans un monde où l’effondrement est de plus en plus rapide. Par les dialogues entre les robots, l’histoire permet d’aborder de très justes réflexions sur l’incapacité des humains à faire face aux limites de la planète. Le dessinateur alterne deux styles : celui du monde réel (qui rappelle un peu Bilal) et celui du réseau virtuel où l’on retrouve des cités improbables, dessinées en négatif (qui pour le coup rappelle les cités obscures de Schuiten). Le résultat est un livre d’une beauté hypnotisante qui appelle à réflexions.
Éd. Ankama, 2020, 270 p., 23 €