Depuis le 26 avril 1986, date de l’accident de Tchernobyl, les sols européens sont contaminés par des retombées radioactives. Les journaux n’en parlent plus, estimant que c’est sans doute fini. Mais ces particules radioactives se concentrent notamment dans les champignons, lesquels sont mangés par les sangliers.
En Allemagne, des sangliers encore hautement irradiés
En Suisse, en Allemagne et dans d’autres pays de l’Europe de l’est, chaque sanglier abattu par les chasseurs fait l’objet d’une mesure de la radioactivité. Si la viande contient plus de 600 Bq/kg, elle est considérée comme dangereuse pour la consommation. Le ministère de l’environnement allemand a donné quelques chiffres sur le sujet : en 2019, la moyenne de la contamination dans l’est de la Bavière était encore de 7000 Bq/kg.
La méconnaissance des journalistes
Quand par hasard, un média parle de cette pollution, c’est pour se tromper. Ainsi, RTS, la Radio-télévision suisse, rappelle le 3 octobre 2020, qu’en Suisse, la moitié des sangliers dépassent encore la limite de 600 Bq, fin 2020. Et ajoute que « la durée de vie du césium 137 est de 60 ans ». Eh non ! La demi-vie est bien de 30 ans, mais au bout de 60 ans, on n’en a pas fini : on divise seulement la moitié restante par deux et il reste donc encore 25 % de la radioactivité... et cela baisse de moitié tous les 30 ans. Ainsi, si les sangliers bavarois ont un taux aujourd’hui de 7000 Bq/kg, dans trente ans, ce sera encore 3500, dans 60 ans, 1750 et dans 90 ans, 875.
Donc c’est dans seulement un siècle que ces sangliers passeront sous la barre des 600 Bq/Kg ! Et l’on ne mesure là que le césium 137. Il y a des particules qui ont des durées de vie beaucoup plus longues (demi-vie de 24 400 ans pour le plutonium).
La pollution nucléaire c’est pour longtemps : nous respirons encore des particules provenant du bombardement de Hiroshima, de Nagasaki et des essais nucléaires atmosphériques arrêtés dans les années 1960.
Francis Vergier