Au début, il faut s’accrocher car l’auteur utilise un vocabulaire fait de néologismes plus ou moins facilement compréhensibles… mais après une cinquantaine de pages, vous ne pourrez plus lâcher le livre. Nous sommes en 2040. Le contrôle numérique est total. Les villes ont été privatisées. Des alternatifs résistent : anarchitectes, street artistes, écolos, décroissants, hackers… La fille de Lorca et Sahar, 4 ans, a disparu après avoir parlé des « furtifs ». Lorca s’engage dans une unité de l’armée qui les traque, malgré son engagement contre le système dominant. Commence une longue recherche de ces êtres qui savent échapper à notre regard (une allégorie des migrant·es ?). Le débat sur cette nouvelle espèce vivante va provoquer deux réactions : la peur que cultive le gouvernement et l’empathie qui se développe dans les milieux alternatifs. De là de longues réflexions sur la soumission de la majorité, sur les résistances possibles (ou non). Malgré des jeux sur le vocabulaire parfois un peu longs, une histoire passionnante par les débats politiques qu’elle soulève.
Éd. La Volte, 2019, 690 p., 25 €