Une fille et petite-fille de vétérinaire nous fait partager son amour pour la ruralité et sa révolte contre la place que les femmes y occupent. Une place qui fait reposer sur elles d’innombrables tâches difficiles et vitales tout en ne les reconnaissant jamais, en les rendant invisibles. Si aujourd’hui les villages sont dépeuplés, c’est selon Maria Sanchez du fait de la discrimination systématique subie par les femmes. Dans une belle langue qui ruisselle de questions, réflexions, descriptions, souvenirs, elle convoque les figures féminines des générations précédentes, mères, grand-mères ou tantes ayant vécu dans l’effacement. Elle parle aussi des « femmes de terre, de vent et de troupeaux » qui, aujourd’hui, « ne se tairont plus ». Par exemple les Ramaderes, un collectif de femmes qui, en Catalogne, pratiquent le pastoralisme en combattant le machisme et en prônant le bien-être animal. Un manifeste vibrant pour un féminisme rural.
Traduit de l’espagnol par Aline Valesco, éd. Rivages, 166 p., 2019, 18 €