Les anarchistes ont développé des réflexions approfondies sur la cohérence entre moyens et fins dans l’action politique et sur la non-violence. Ce recueil de textes de deux figures activistes et intellectuelles de la première moitié du 20e siècle en donne des exemples. De Light s’interroge en 1937 sur les contradictions de l’expérience espagnole : « Chaque moyen ou méthode réagit aussi sur l’individu ou le groupe qui en font usage. En accomplissant certains actes et en les répétant fréquemment, on devient finalement ce qu’on fait ». Ramus explique dès 1907 la différence entre un antimilitarisme bourgeois, qui rejette la guerre tout en acceptant le système étatique qui l’a engendré, et une perspective anarchiste, plus radicale, pour laquelle le militarisme est intrinsèque à l’existence de l’État, « n’est que l’État déployé ». « Le militarisme est la société d’aujourd’hui avec toutes les valeurs sur lesquelles elle repose ».
Les éditions libertaires, 2019, 156 p., 12 €