La Cantoche, bar-restaurant associatif bio, local, solidaire et végétarien, accueille des soirées permettant de construire une dynamique d’éducation populaire. Ce soir-là, 30 personnes de toutes générations sont présentes : bénévoles de la Cantoche, Gilets jaunes, membres d’ATD Quart Monde, du MAN, etc.
Ne pas opposer l’écologie et le social !
Le maintien des inégalités empêche la mise en place d’une politique efficace de protection de l’environnement. La justice sociale est le moteur de la transition écologique, laquelle devient aussi un outil de réduction des inégalités.
Les échanges font apparaître la cause profonde de la montée des inégalités et de la destruction des écosystèmes : le système capitaliste dérégulé. Un consensus se manifeste sur le risque d’opposer l’écologie et le social face à un système politique qui tend à profiter de cette opposition.
Si les premières revendications des Gilets jaunes ont pu apparaître comme un rejet des contraintes environnementales, elles n’étaient en fait que l’expression d’un ’’ras-le-bol’’. Face à des mesures purement budgétaires, toute une partie de la population, essentiellement de la France périphérique, déjà pénalisée par une inégalité d’accès aux services publics et à l’emploi, n’a pas accepté une nouvelle injustice décidée par une élite. L’argument écologique invoqué par le gouvernement pour taxer les carburants a été perçu comme une leçon de morale, alors que l’État est loin d’être exemplaire sur les questions d’environnement.
Les plus pauvres s’intéressent aussi à l’écologie !
Une militante d’ATD Quart Monde prend la parole pour dire que les plus pauvres sont sensibilisés à l’écologie car ce sont elles et eux qui sont les plus exposé·es à la hausse des températures, à la pollution et à la dégradation de la qualité de l’air. Les personnes confrontées à la précarité sont au quotidien « plus écolos que les écolos » ! Elles mettent en œuvre des pratiques qui font durer les objets pour les remettre en état et les réutiliser, alors que la société de consommation pousse à jeter. Ce sont les riches qui polluent le plus, pas les pauvres, conclue-t-elle !
La nécessité d’élargir le débat au niveau mondial a été mise en exergue. Les inégalités explosent entre les pays, avec leur lot de pauvreté et de migrations forcées, et les populations démunies sont les premières victimes des atteintes environnementales (climat, biodiversité, désertification, etc).
Les pistes d’espoir exprimées sont dans la réappropriation de l’espace du politique par les citoyens et citoyennes, à l’instar du Pacte pour la transition qui a pour ambition d’engager des mobilisations à l’échelle des territoires. C’est bien dans l’exercice d’une démocratie au plus proche du terrain, sans perdre de vue notre interdépendance avec le reste de l’humanité, que nous pourrons créer une dynamique de changement articulant justice sociale et transition écologique.
La Cantoche, 180 rue Jeanne d’Arc, Nancy, https://lacantoche.fr, tél. : 09 72 10 44 95.
MAN-Nancy, 22, rue Mozart, 54600 Villers-les-Nancy, man.nancy@nonviolence.fr, www.nonviolence.fr.
