Des études sur le glyphosate falsifiées
En octobre 2019, le magazine d’investigation allemand ARD FAKT avait déjà proféré de graves allégations de fraude contre le laboratoire allemand LPT Hambourg, qui réalise des études réglementaires pour de l’industrie pharmaceutique et chimique. Les recherches récentes des ONG montrent maintenant que LPT a également produit des études pour le dossier d’approbation du glyphosate en Europe en décembre 2017 : une étude sur sept de ce dossier provenait de LPT !
Ces résultats sont doublement préoccupants :
D’une part, ils posent la question de la fiabilité des évaluations des risques pour les pesticides et autres produits chimiques basés sur des études de LPT.
Plus inquiétant encore ils montrent que les laboratoires BPL sont apparemment en mesure de falsifier des études sur des années et des décennies sans être remarqués par les autorités de contrôle !
La classification européenne du glyphosate comme « non cancérogène » et « non génotoxique » est basée, entre autres, sur la pleine confiance des autorités européennes dans le système de BPL. En Europe les études BPL du processus d’évaluation ont en effet été automatiquement classés comme fiables. D’un autre côté les nombreuses études non conformes aux BPL mais publiées dans des revues scientifiques, rapportaient pour la plupart des preuves d’un effet génotoxique et d’un risque accru de cancer lymphatique chez les utilisateurs de glyphosate, mais ont été tout aussi automatiquement disqualifiés par les autorités comme « peu fiables » !
Ce scandale de LPT révèle l’échec d’un système qui place la réalisation d’études règlementaires entre les mains de l’industrie. En même temps, il confirme l’urgence d’une réforme fondamentale de ce système d’évaluation des risques des produits chimiques, comme le demande la coalition européenne "Citizens for Science in Pesticide Regulation »"(Les citoyen·nes pour la science dans le processus de réglementation des pesticides) en octobre 20181.