À défaut d’être entièrement convaincant si on n’est pas déjà convaincu·e au départ, un exposé clair et intéressant sur le véganisme comme projet de société. Selon l’auteur, ce projet est non seulement nécessaire mais désormais crédible. Il part du parallèle entre le processus historique de l’abolition de l’esclavage et celui, possible, de l’abolition de l’élevage animal. Il répond aux objections courantes : que deviendraient les espèces animales domestiques, les paysages des campagnes, les emplois des filières viandes ? Il défend l’option « radicale » du véganisme contre celle, progressive, des « réductionnistes » (moins de viande). Mais le dernier chapitre, consacré aux viandes de substitution, se fonde sur une posture bien étriquée consistant à dire : certes, les viandes de synthèse sont artificielles mais une large part de notre alimentation actuelle aussi, alors, pourquoi pas si ça peut aider l’essor du véganisme... On touche là les limites d’un projet de société unidimensionnel, qui passe à côté d’enjeux majeurs, et notamment donc ceux liés aux biotechnologies.
Éd. Le Pommier manifeste, 143 p., 2019, 14 €