En 1969 le navigateur Bernard Moitessier est en passe de gagner la première course en solitaire sans escale et sans assistance autour du monde. Mais au lieu de filer vers la ligne d’arrivée il décide de partir vers le Pacifique, « parce que je suis heureux en mer » et par horreur de la gloire. L’autrice nous emmène naviguer sur ses traces au fil de ses intuitions. Dans nos temps d’effondrement écologique et social, « le refus de parvenir, le cesser de nuire et la dignité du présent » lui semblent être des bases éthiques et politiques inspirantes. La militante écosocialiste revendique l’importance de « défendre la beauté dans une société en train de couler ». À revers des discours qui s’accommodent trop vite de la disparition de l’humanité, nous condamnant à l’impuissance face à la sixième extinction qui nous pend au nez, elle refuse de hiérarchiser les luttes et invite à agir en réhabilitant la part sensible.
Éd. Libertalia, 2019, 104 p., 10 €