Il nous semble que, dans le refus de la société actuelle, nous avons plusieurs attitudes complémentaires possibles. Félix Guattari, écologiste et psychanalyste (1), distingue une écologie environnementale, qui englobe les différentes oppositions à des destructions de notre entourage, une écologie sociale, qui s’oppose au capitalisme mondial en développant des espaces d’économie autonome, et une écologie mentale (l’écosophie) où l’on change d’imaginaire, où l’on pense d’autres rapports sociaux et familiaux.
C’est généralement parce que l’on est interpellé par une action relevant de l’écologie environnementale que l’on commence à se poser des questions plus globales, que l’on se met à penser différemment puis que l’on passe à l’action. Cela débouche sur ce que nous appelons des « alternatives », qui sont parfois antagoniques (2). D’où l’importance du pluriel à « alternatives », car chacun·e essaie de faire des pas de côté, plus ou moins radicaux.
Toute alternative semble dans l’incapacité d’exister en dehors du monde qui l’entoure. Cela en limite-t-il pour autant la portée ?
Nous avons décidé de lancer le débat auprès de personnes qui ont écrit sur ce thème.
Nous vous présentons dans les pages suivantes une synthèse des premières contributions.
Nous amorçons ainsi quelques débats, vos réactions sont les bienvenues !
Dossier coordonné par Michel Bernard
(1) Félix Guattari, Les Trois écologies, éd. Galilée, 1989
(2) Voir par exemple la position antinucléaire qui propose de développer les éoliennes, et l’opposition locale que celles-ci rencontrent, l’opposition entre élevage bio et véganisme, ou encore le tourisme responsable et le refus de l’avion etc.