Jean Baudrillard (1929-2007) appartient à la génération dite de la « French theory » entre post-marxisme et postmodernité. À la différence des intellectuels de son temps, il a traversé de nombreuses disciplines : sociologie, linguistique, psychanalyse, anthropologie… Il s’est rapproché des courants situationniste, structuraliste, anarchiste sans jamais s’engager tout à fait. « On croit avancer à coup d’idées, dit-il, c’est le fantasme de tout théoricien, mais ce sont les mots eux-mêmes qui font office d’embrayeur. » Latouche distingue 3 périodes dans son œuvre ; la première, avant 1976, fait une critique de la société de consommation et de l’économie politique. Durant la seconde, il séduit les grands penseurs américains. Enfin le dernier Baudrillard (début 2000) passe à côté de la montée de l’écologie et frise le nihilisme. On conservera de lui son écriture flamboyante, à la fois poétique et prophétique.
Éd. Fayard, 2019, 301 p., 22 €