Pour un monde sans pesticides

1) La campagne Nous voulons des coquelicots a été lancée en septembre 2018 pour obtenir l’interdiction des pesticides de synthèse en France. Quel est le bilan actuel de la pétition et de la mobilisation du premier vendredi de chaque mois dans le maximum de communes ?

Le bilan de la campagne Nous voulons des coquelicots, à l’origine de laquelle se trouve mon ami Fabrice Nicolino, est impressionnant. Les plus de 660 000 signatures récoltées en 8 mois pour cet Appel des Coquelicots demandant un arrêt total de l’utilisation des pesticides de synthèse en sont l’aspect le plus visible. Mais l’aspect le plus remarquable est sans doute qu’au-delà de ces signatures, l’Appel, lancé au départ par une poignée de citoyen·nes et quelques écologistes, a suscité une véritable mobilisation populaire partout dans les territoires français, des plus petits villages aux quatre coins du pays jusqu’aux grandes villes françaises. Ce sont ainsi sept à huit cents rassemblements qui ont lieu le premier vendredi de chaque mois à 18h30 devant la mairie de ces lieux. En tout, ces rassemblements représentent des dizaines de milliers de personnes qui font preuve d’un enthousiasme et d’une créativité incroyable qui ne faiblissent pas au fil des mois ! L’imagination est au pouvoir avec des créations artistiques, musicales et des évènements mobilisateurs et festifs qui portent véritablement cet appel populaire. Le soutien de très nombreuses organisations est également encourageant et utile à la mobilisation.

2) Quelles sont les réactions et les réponses politiques à l’heure qu’il est ?

Si le gouvernement ne semble pas encore avoir compris l’immense soutien populaire à une politique de sortie des pesticides de synthèse, de nombreux responsables politiques et de nombreuses collectivités ont en revanche compris l’enjeu et soutiennent tout à fait officiellement l’Appel des coquelicots. Ainsi Villeurbanne, Dijon, Besançon, Toulouse, Périgueux, Grande-Synthe, Paris et des dizaines d’autres communes ont déjà pris des délibérations pour soutenir l’Appel. Par ailleurs, des responsables politiques nationaux n’hésitent plus aujourd’hui à exhiber fièrement notre cocarde coquelicots au revers de leur veste ou de leur tailleur ! On sent bien que la vague de fond lancée avec cet Appel fait bouger les lignes en profondeur et que le monde politique ne pourra pas l’ignorer beaucoup plus longtemps …sauf quelques irréductibles dont le soutien aux pesticides est connu, bien sûr. Mais faisons encore monter le compteur de l’Appel, dépassons le million, les deux millions… de signatures et les soutiens se feront encore plus nombreux !

3) Quelles sont les prochaines étapes de la mobilisation ?

Ce mouvement se distingue par une grande implication des citoyen·nes, partout où ils se trouvent, et on peut réellement dire que l’imagination et la créativité sont au pouvoir dans cette affaire. Ce bouillonnement promet des développements tous azimuts de la campagne, dont beaucoup ne sont pas encore aujourd’hui prévus. Un des développements actuels consiste à rechercher une convergence de la lutte pour la préservation du climat et celle pour la défense de la biodiversité et de la santé contre le danger des pesticides, incarnée par l’Appel des coquelicots. Il n’y a au fond qu’une seule grande crise écologique, et nous appelons à l’union du « Bonhomme Climat et de la Môme Coquelicot ».