« Apprends à connaître ton adversaire », dit la sagesse. Derrière un titre peu attractif, ce livre, grâce à une synthèse intelligente de nombreuses études, regorge d’une grande richesse d’analyses et permet de mieux comprendre les logiques mises à l’œuvre dans la « civilisation de l’automobile ». Le style est un peu trop universitaire, mais on fait des découvertes édifiantes à chaque page ! Les auteurs montrent comment celle-ci s’est imposée dans tous les milieux, les classes sociales, les générations. Ils analysent les logiques des fabricants, les représentations culturelles, les motivations à refuser la voiture (ou a contrario à acheter un 4x4), la manière dont le « tout automobile » exclut les techniques et les politiques alternatives de transport. Au final l’auto ne peut être considérée comme un objet isolé, elle est la partie émergée d’un complexe qui comprend « la voiture plus toutes les inventions coopérantes qui lui sont liées, telles que la station-service, la route goudronnée ou la caravane ».
Éd. La Découverte, 2019, 124 p., 10 €