Les actes de terrorisme qui ont touché nos sociétés occidentales ont donné lieu à des réactions violentes en chaînes. Ce livre décrypte les mécanismes de cet « enviolentement » du monde. La violence se caractérise par « sa faculté à s’auto engendrer en se répondant à elle-même et ainsi se perpétuer ». Le terrorisme et ses ripostes en sont l’illustration parfaite. Quand on sait que l’objectif des attentats est de provoquer la violence, y répondre par la violence c’est donc réaliser le scénario idéal des terroristes. Il s’agira donc de « résister à la tentation de rendre notre violence légitime », quand « chaque camp se construit en victime de l’autre ». L’auteur passe en revue plusieurs moyens utilisés contre le terrorisme et explique en quoi ils sont des pièges à éviter : torture, peine de mort, exécutions militaires, déchéance de nationalité, guerre anti-terroriste (« des lance-flammes utilisés pour éteindre des incendies »). Et d’ailleurs, « si l’on condamne le terrorisme parce qu’il tue des innocents, comment admettre des tactiques antiterroristes » qui tuent encore davantage de civils dans les pays touchés ? Il importe de lutter contre les causes du terrorisme : injustices mondiales, ségrégations sociales, et de promouvoir des pratiques démocratiques et éducatives adaptées. Des réflexions stimulantes qui illustrent la richesse de l’approche non-violente.
Éd. Charles Léopold Mayer, 2019, 184 p., 19 €