Peut-on rêver d’une autre ville ? En reprenant les méthodes d’analyse d’Ivan Illich, l’autrice démonte, dans la première moitié du livre, ce qu’elle dénomme « l’entreprise urbaine », celle qui conçoit des « garages urbains » (grands ensembles) pour y stocker la main-d’œuvre, celle qui fait de l’eau, une H2O commercialisée. La ville est devenue contre-productive (par exemple, les voitures roulent de plus en plus lentement), destructive des relations sociales, destructive d’un environnement sain… Dans la deuxième moitié du livre, elle essaie au contraire de repérer les démarches qui vont vers une plus grande autonomisation, vers plus de bien vivre,
ce qui peut nous permettre de sortir d’une urbanisation totalisante, d’une position de marketing où tout est marchandise. Cet inventaire ouvre des possibles. L’ouvrage est passionnant, mais, malgré de multiples exemples et des chapitres courts, la lecture reste extrêmement difficile du fait même du vocabulaire utilisé. Une réécriture de cette thèse aurait été la bienvenue.
Éd. Le Bord de l’eau, 312 p., 24 €