Cette chronique « Nucléaire, ça boum ! » a parcouru en plusieurs années beaucoup d’aspects du désarmement nucléaire, des dangers des arsenaux existants, des fausses raisons de justification de ces armes de destruction massive, et des vraies raisons dont la plus évidente est celle d’un marqueur de puissance pour les États qui veulent rester dominants... ou le devenir. Cette chronique se termine avec ce plaidoyer.
En principe, la lectrice et le lecteur de Silence sont maintenant informé·es et savent (presque) tout du Traité d’interdiction des armes nucléaires qui devrait entrer en vigueur cette année 2019, lorsque 50 États l’auront ratifié.
Reste la suite. Comment imposerons-nous à un pays nucléaire, le nôtre, de faire le pas ? Il y a les arguments que nous avons mis en avant au cours de ces années de rubrique. Mais si les arguments étaient suffisant pour convaincre, il y aurait très longtemps que l’arme nucléaire aurait été abandonnée.
Ce qui peut faire changer les mentalités, celles de nos concitoyen·nes « pro-nucléaires » et celles des élu·es, pour la bombe à la quasi unanimité, ce sont des actions d’interpellation répétées, qui montrent par nos témoignages la nécessité du débat et l’importance d’accepter la remise en question du tabou nucléaire.
Les mouvements non-violents connaissent cette dynamique. Notre collectif associatif « Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance » organise un « jeûne-action » chaque année depuis plus de 30 ans. En 2019 ce jeûne-action se déroulera à Dijon, du 6 au 9 août, près de Valduc, LE centre national d’entretien et de modernisation des 300 bombes nucléaires tricolores, mais également des bombes du Royaume-Uni ! Alors, militant·es de tous pays, prévoyez de venir !
Autre interpellation qui « marche », ce sont les vigies régulières dans des lieux de passage. Nous sommes présent·es depuis 13 ans devant le Ministère des armées, en tenue noire avec des masques blancs et des petits écriteaux « Abolition des armes nucléaires ». Et les mentalités ont changé, nous subissions des injures au début, maintenant nombreux sont les personnels qui nous encouragent et nous félicitent. De telles vigies se font dans plusieurs autres endroits, pourquoi n’en organisez-vous pas une près chez vous, vous lecteur et lectrice ? Quelques heures par mois sont suffisantes ! (1)
L’abolition des armes nucléaires est à portée de main, de chaque main, à chacun·e de mettre la main !
Dominique Lalanne
Co-président de Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance
do.lalanne@wanadoo.fr
(1) Un guide est disponible, nous le demander : abolitiondesarmesnucleaires@orange.fr
