La CUD compte 22 communes et 200 000 habitant·es. La première étape a consisté à consulter les citoyen·nes sur les transports publics et l’aménagement urbain.
L’exemple de Dunkerque
Puis dans une période de test, la gratuité des transports a été organisée durant les fins de semaine. « L’expérience fut concluante puisque, ces jours-là, la fréquentation augmenta de 50% et les incivilités baissèrent de 60% », explique Jean-François Le Dizès, qui participait aux 1res rencontres des villes du transport gratuit organisées début septembre à Dunkerque. 67% des nouveaux usagers utilisaient auparavant leur automobile.
L’étape suivante a été le passage à la gratuité totale, lié à une augmentation de 30% du parc des bus ainsi que de leur fréquence. « Les contrôleurs ont changé de rôle. Ils sont devenus informateurs, médiateurs », rapporte Jean-François Le Dizès. Ce passage à la gratuité s’est fait sans augmenter les impôts locaux, mais en augmentant le « versement transport » des entreprises (1).
De nombreuses communes
D’autres villes ont fait ce choix (1). Châteauroux, 78 000 habitant·es, dans l’Indre, a mis en place la gratuité depuis 2001. Le nombre de voyages annuels est passé, entre 2001 et 2017, de 1,5 million à 5 millions.
Le Pays d’Aubagne et de l’Étoile a mis en place la gratuité en 2010. Le succès est au rendez-vous : le nombre de passag·ères a été multiplié par trois. Mais la gratuité est mise en péril par la perte de prérogative sur les transports au profit de la métropole marseillaise.
D’autres formules de gratuité partielle sont possibles (2). Comme à Valenciennes, où « suite au désengagement de la Région au sujet de la gratuité des transports scolaires, la métropole du Valenciennois (350 000 habitant·es) a instauré la gratuité des transports publics aux moins de 18 ans depuis le 1er septembre 2018. Sont concernées par la mesure, deux lignes de tramway, 33 lignes de bus et aussi les lignes de chemin de fer du Valenciennois, qui comprennent 12 gares », note Jean-François Le Dizès.
Tallinn, 400 000 habitant·es, en Estonie, est la première capitale européenne à avoir adopté la gratuité, en 2013, suite à un référendum. 11 comtés du pays ont suivi son exemple. Contrairement aux craintes, la hausse des dégradations matérielles est rarement au rendez-vous.
La gratuité, une idée écologique et sociale qui ne demande qu’à voyager…
Guillaume Gamblin
(1) Participation des employeurs occupant 11 salariés et plus au financement des transports en commun dans certaines villes de plus de 10 000 habitant·es.
(1) Telles que Colomiers, Cluses, Compiègne, Figeac, Libourne, Vitré, etc. D’autres y réfléchissent, à l’instar de Paris et de Clermont-Auvergne Métropole.
(2) Selon des critères d’âge (jeunes en âge scolaire), de ressources économiques, de situation géographique (en centre-ville, certaines lignes seulement), de temps (certains moments de la semaine, pics de pollution, incitation à éviter les heures de pointe).