Article Énergies Politiques énergétiques

L’aberration de la voiture à hydrogène en 10 arguments simples

Jean-Louis Gaby

L’argument qui milite actuellement en faveur de l’hydrogène est qu’un plein, qui se fait en quelques minutes, permet de parcourir jusqu’à 600 kilomètres. Ainsi l’Ademe soutient financièrement des initiatives, alors que les inconvénients sont nombreux et souvent problématiques. En voici dix, mais vous en trouverez peut être d’autres !

• L’électrolyse de l’eau, la compression de l’hydrogène et l’utilisation d’une pile à combustible, conduisent à un rendement global de seulement 20 à 30 % selon les applications (1), contre 80 % pour le stockage avec des batteries au lithium. L’utilisation de l’hydrogène nécessite donc de consommer au moins trois fois plus d’électricité, donc de réaliser trois fois plus d’installations éoliennes et photovoltaïques.
• La pile à combustible utilise du platine, or il n’y en a pas assez sur terre pour généraliser cette solution à grande échelle sur les voitures. (2)
• On estime que si 500 millions de véhicules étaient équipés avec des piles à combustible, les pertes de platine (par dissipation dans les gaz d’échappement) suffiraient à épuiser toutes les réserves mondiales de platine en quinze ans. (3)
• Il faudrait quinze fois plus de camions-citernes pour transporter l’hydrogène que pour l’essence. (4)
• Le stockage de l’hydrogène, atome très léger, sous 350 ou 700 bars, conduit à une fuite permanente à travers la paroi du réservoir, qui se vide en quelques jours à quelques semaines selon les modèles.
• L’hydrogène est un gaz dangereux, qui s’enflamme et explose facilement lorsqu’il est présent dans l’air. Son utilisation n’est donc pas sans risques…
• La pile à combustible alimentée à l’hydrogène, insuffisante pour assurer à elle seule l’alimentation du moteur électrique, et ne permettant pas la récupération d’énergie au freinage, nécessite le complément d’une batterie tampon.
• Le poids élevé de la pile à combustible conduit à des voitures pesant au minimum 1800 kg.
• Le prix d’une Hyundai i x35 est de 66 000 €, et celui d’une Toyota Mirai frôle les 80 000 €.
• Ces voitures consomment en moyenne un kilogramme d’hydrogène aux 100 km, d’un coût de 10 €, alors qu’il est de 2,5 €/100km pour une Zoé, et de 4 €/100km pour une Tesla Model S.

Aussi on peut se demander pour quelles raisons nos élu·es, les médias et les constructeurs automobiles vantent tant les vertus de l’électromobilité à l’hydrogène…

Jean-Louis Gaby

(1) Si l’on utilise simplement l’hydrogène dans un moteur à explosion, le rendement global chute à moins de 15 %.
(2) Vidéo "La pile à combustible : solution ou illusion ?" par Gérard Gebel, sur Youtube.
(3) Cohen, David. “Earth’s natural wealth : an audit”, New Scientist, 23 Mai 2007.
(4) "Nanotechnology, climate and energy : over-heated promises and hot air ?", Friends of the Earth, 2010



Source de nombreuses informations :

Voir news.autojournal.fr, "L’hydrogène est-il l’avenir de l’automobile ?".

Autres sources :
http://www.industrializedcyclist.com/ulf%20bossel.pdf
http://www.automobile-propre.com/breves/elon-musk-la-pile-combustible-cest-de-la-connerie/
Elon Musk : "Oh God, fuel cell is so bullshit". En Français, cela nous donne : "Oh mon Dieu, la pile à combustible c’est tellement de la connerie !".

Silence existe grâce à vous !

Cet article a été initialement publié dans la revue papier. C'est grâce à vos abonnements et à la vente de la revue que nous pouvons continuer à proposer des alternatives à la société consumériste et destructrice actuelle. Sans publicité, sous forme associative, notre indépendance et notre pérennité dépendent de votre engagement humain et financier !

S'abonner Faire un don Participer