Le ministère de l’Éducation nationale a présenté discrètement fin mai 2018 un nouveau dispositif d’évaluation pour les classes de CP et CE1. Il a été utilisé fin septembre et les résultats téléchargés sur un portail dédié. Le but annoncé de cette évaluation est de donner des repères aux enseignant·es pour aider les élèves à progresser. Remplacer le lien entre l’enseignant·e et sa classe, ainsi que la personnalisation de ses moyens d’évaluation au profit d’un test normalisé et analysé par un logiciel centralisé semble peu adapté à un suivi satisfaisant des élèves. Ces données sont intégrées au livret scolaire unique (LSU), généralisé en 2016, qui numérise le profil des élèves. Selon la FCPE 75, ce livret est constitué de données très sensibles. Toutes les étapes de la scolarité sont partie intégrante du système ONDE (ancienne base élèves), outil de gestion des données de l’ensemble des élèves d’un établissement. On retrouve ainsi les éléments suivants : les bulletins périodiques des élèves pour chacune des classes, les attestations obtenues (sécurité routière, savoir-nager, formation aux premiers secours…), des éléments relatifs à la vie scolaire (absences, retards, comportement), des éléments de suivi des élèves en difficulté ou à besoins particuliers. Le livret scolaire n’est plus une pièce à disposition de la famille, c’est la propriété de l’État. Le CNRBE, Collectif National de Résistance à Base Élèves alerte sur les utilisations possibles du LSU, ce véritable fichier attaché à la personne : « Couplé aux bases élèves du 1er et du 2d degré, le LSU constituera un puissant outil de contrôle social. Les données enregistrées dans les fichiers scolaires sont en effet accessibles sur simple demande aux maires, à la police et à la justice sous couvert du ‘secret professionnel partagé’ (...), aux préfets (...) et potentiellement à toutes les administrations par interconnexion de fichiers. »
(Source : http://piquetdegreve.blogspot.com)