On dit souvent qu’un battement d’aile de papillon peut déclencher un ouragan, et bien 0,5°C de différence peut permettre de préserver une partie de la biodiversité. Un nouveau rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), début octobre 2018, chiffre les désastres du réchauffement climatique et l’importance de sa limitation drastique. Le réchauffement de la planète de 1,5°C aurait déjà de fortes conséquences : les coraux, la toundra et la forêt boréale connaîtraient des modifications irréversibles, environ 4 % des vertébrés, 6 % des insectes et 8 % des plantes verront leur habitat réduit de moitié, etc. Mais ces changements sont sans commune mesure avec ceux prédis avec une augmentation de 2°C, augmentation retenue lors de l’Accord de Paris en 2015. Un réchauffement de 2°C provoquerait un impact similaire sur deux fois plus d’espèces. Le niveau de la mer monterait davantage et 10 millions de personnes supplémentaires seraient affectées. Au-delà des chiffres, la temporalité fait froid dans le dos ; si on ne fait rien de plus qu’actuellement, la barre des 1,5°C pourrait être franchie dès 2030. Pour « maintenir » le réchauffement climatique à la barre des 1,5°C, il faut réduire de 45 % les émissions de CO2 d’ici à 2030. Le Giec souligne aussi la nécessité de réduire drastiquement la demande en énergie des bâtiments, de l’industrie et des transports. La nécessité d’un changement radical dès aujourd’hui est rappelée par les milliers de personnes manifestant pour le climat ces derniers mois, alors que les entreprises les plus polluantes poursuivent la politique de l’autruche face à l’urgence climatique.
Disponible en entier en anglais sur le site du GIEC : http://www.ipcc.ch