Avec le changement climatique, les zones polaires sont libérées de leurs glaces durant des périodes de plus en plus longues. Une aubaine que n’ont pas manquée d’exploiter les industriels du tourisme, en quête de profits à tout prix. Le marché de la croisière en général a bondi de 68 % en dix ans. Celui des croisières arctiques a, lui, été multiplié par 4 dans le même temps. Aux petites embarcations ont succédé des navires aux proportions importantes. Les armateurs tels que la Compagnie Ponant (appartenant à la famille Pinault) font actuellement construire des bateaux de grande taille destinés à atteindre des zones polaires encore inaccessibles, informe Le Monde du 14 septembre 2018. « Ces croisières visent à faire découvrir une nature encore préservée… tout en l’abîmant », note le quotidien. En effet, ces bâtiments carburent au fioul lourd. Sans compter le danger de marées noires dans des mers difficiles d’accès et quasi-impossibles à nettoyer, ou d’échouage, à l’image d’un bateau russe récemment. La météo est parfois capricieuse, et plusieurs navires ont dû faire demi-tour durant l’été 2018 du fait de passages obstrués par les glaces. Par ailleurs, avec le réchauffement des eaux, les glaciers terrestres du Groenland se désagrègent, compliquant la navigation. Plutôt que de payer très cher pour contempler notre destruction comme un luxueux spectacle, il serait plus utile de mener des actions pour protéger le climat et ces écosystèmes fragiles, dénoncent Robin des bois et Greenpeace pour qui « l’Arctique n’est pas du tout adapté à un tourisme de masse ».
Le dramatique essor des croisières polaires
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