Les « grands principes de la lutte contre le gaspillage alimentaire » pourraient être appliqués d’ici 2019 au textile. C’est ce que propose le gouvernement dans sa feuille de route de l’économie circulaire, publiée le 23 avril 2018. Les magasins pourraient être bientôt dans l’obligation de donner leurs invendus à des associations caritatives, une première victoire pour Emmaüs, à l’initiative de la demande. Fin 2017, des journalistes danois ont découvert que l’enseigne H&M brûlait une dizaine de tonnes de vêtements par an depuis 2013. Plusieurs témoins rapportent avoir vu des salarié·es d’autres enseignes lacérer des vêtements avant de les jeter à la poubelle. La mode est, rappelons-le, la deuxième industrie la plus polluante au monde, juste après le secteur pétrolier. Quatre-vingt millions de vêtements sont produits chaque année, alors que la fabrication d’un jean nécessite 6 800 litres d’eau et celle d’un T-shirt utilise en moyenne 150 kg de pesticides. Une bonne nouvelle donc… bien que, par ailleurs, les associations croulent sous les dons. Une bénévole de l’association parisienne Utopia56 raconte pour Slate, les quantités énormes de vêtements notamment pour femme qu’elle reçoit. Les migrant·es étant majoritairement des hommes, l’association redistribue ses surplus à d’autres...qui croulent aussi sous les habits. Comme Utopia56, certains organismes décident de ne plus accepter les dons, faute d’espace de stockage et de bras pour le peu de vêtements qui peuvent être distribués, et choisissent de cibler leurs collectes. Peut-être faudrait-il s’attaquer enfin directement à l’industrie de la mode, très largement inutile (et nuisible) étant donnés les stocks colossaux de vêtements disponibles dès à présent.
La fin du gaspillage des vêtements invendus… ou pas !
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