En Suisse romande, un millier de bâtiments d’horlogerie ont servi d’ateliers de peinture au radium entre 1918 et 1963. En 2018, après un recensement bien tardif, plusieurs dizaines sont en cours de décontamination par les autorités confédérales. Ce sont des vestiges d’une époque où l’on enduisait les aiguilles et les cadrans des montres d’une fine couche de peinture au radium afin de les rendre luminescentes. « On », ce sont des milliers d’ouvrières qui opéraient artisanalement, durant des années, en contact quotidien avec ce produit radioactif. Leur moyenne d’âge était de 23 ans. Loin d’en voir les dangers, on prêtait alors au radium des effets bénéfiques sur la santé. Les ouvrières, les « Radiumineuses », ont été irradiées, à l’image de leurs camarades aux États-Unis, les « Radium girls », qui avaient l’habitude d’affiner leur pinceau entre les lèvres. À la longue, les dents de ces ouvrières se déchaussaient et des bouts d’os de leur mâchoire se détachaient. Certaines ont reçu plus de radiations dans leur vie que les victimes d’Hiroshima. (Source : Le Temps, 23 juin 2018)
Des bâtiments d’horlogerie radioactifs
Silence existe grâce à vous !
Cet article a été initialement publié dans la revue papier. C'est grâce à vos abonnements et à la vente de la revue que nous pouvons continuer à proposer des alternatives à la société consumériste et destructrice actuelle. Sans publicité, sous forme associative, notre indépendance et notre pérennité dépendent de votre engagement humain et financier !