Les bassines, ou réserves de substitution, sont de grandes retenues d’eau destinées à l’irrigation agricole, remplies pendant l’hiver dans les nappes souterraines pour pallier les pénuries d’eau estivales. 160 nouvelles bassines sont en projet en Poitou-Charentes. Un collectif « Bassines non merci » s’est constitué en 2017 et multiplie les actions contre ces grands projets agro-industriels.
Selon le collectif, ces réserves d’eau géantes (10 hectares et 10 mètres de profondeur en moyenne) ont pour objet d’irriguer les cultures intensives (2/3 de maïs). Dans le marais poitevin par exemple, les 19 bassines en projet occuperaient 200 hectares de terres agricoles et profiteraient à 6 % seulement des activités agricoles du territoire. 9,6 millions de mètres cubes d’eau seraient stockés, soit 1/3 de l’eau potable du département pour un an. Il y a un gaspillage d’eau énorme, dû à l’évaporation de l’eau durant les mois où elle est stockée. Ces projets sont financés à 70 % par de l’argent public.
Le collectif « Bassines non merci » dénonce un projet au profit d’une minorité d’activités agricoles dont les pratiques dégradent l’eau, le sol, l’air, la biodiversité. Alors qu’en Poitou Charentes, les besoins en eau sont supérieurs à la ressource avec 82 % du territoire en déficit chronique, ces projets vont accentuer les déséquilibres écologiques. De nombreuses communes, associations et syndicats se positionnent contre les bassines (Agence régionale de santé, Météo France Poitiers, Fédération de Pêche 79, etc.).
Le collectif d’opposition a réuni 1 500 personnes à Amuré le 11 novembre 2017, puis 2 200 personnes lors d’une marche le 4 mars 2018 à Mauzé-sur-le-Mignon. Elle diffuse une pétition et mène des recours juridiques contre l’arrêté d’autorisation des 19 bassines notamment.
Bassines non merci !, www.bassinesnonmerci.fr
